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« J’ai découvertla gravure et le lavis de pastels grâce à Frédéric Dambreville. J’ai été tout de suite attirée par le choix difficile du sujet : celui des ronces dans la nature. Outre le motif qui petit à petit tend vers l’abstrait c’est aussi la poésie du sujet et l’écriture si belle de l’artiste qui m’ont séduite. »

Stéphanie Peyrissac

 

Série : L’Art de la ronce, extrait

 

« Ce n’est pas vers la ville que je me suis tourné en venant à Bruxelles, mais vers les bois. D’abord en quête des bouleaux de la forêt de Tervuren, je me suis ensuite intéressé aux bosquets et arbustes couvrant les remblais flanquant les chemins. Puis aux sous-arbrisseaux des futaies ou des haies, sombre végétation de friches ou de « décombres » qu’on laisse d’ordinaire de côté.

Depuis presque vingt ans, mon travail s’articule autour de l’arbre et de la nature. A partir d’une approche figurative s’apparentant au paysage, il a évolué peu à peu vers une recherche épurée, axée sur le détail. Aujourd’hui, ce sont les ronces qui me tiennent lieu de « modèle ». Elles se sont imposées à la faveur des hivers neigeux qui ne laissaient surnager en forêt que cette végétation dite « rampante » et parasitaire, mais source de nourriture ou d’abri pour toutes sortes d’espèces. Avec leur structure sarmenteuse et flottante, faite d’arceaux répétés ou de cascades de feuilles composées et bleuâtres, elles constituent une source de motifs inépuisable pour moi. Plus fluides, plus souples, profuses, moins monolithiques que l’arbre qui, dans mes peintures précédentes, était encore de l’ordre du personnage, elles laissent aussi plus de champ au geste, au rythme, à l’improvisation. Un tel fouillis d’ombres et de lumières, de plans et d’arrière- plans, de nervures et de folioles scandées de tiges hérissées d’aiguillons qu’on ne peut en suivre l’infinie complexité, l’esthétique ou le mouvement prenant le pas sur toute velléité naturaliste.

S’éloignant du narratif à mesure que je me rapprochais du sujet, l’abstrait a surgi dans la répétition et la sélection des motifs, ceux-ci prenant de plus en plus d’ampleur et d’espace dans le tableau, où le trait devient presque un sujet en soi. Travaillant avec le pastel, l’aquarelle, l’acrylique ou la pointe sèche, des techniques qui excluent le repentir, j’utilise les formes pour elles-mêmes, par ce qu’elles me dictent ou m’inspirent, par ce qu’elles expriment. A l’origine, il y a l’attirance, l’émotion devant telle forme, telle atmosphère, telle couleur ou telle harmonie de couleurs, tel végétal, tel paysage ou fragment de paysage - un sens inspiré d’une quête ou d’une observation intense. C’est cette « envie de nature », profonde, instinctive, libératrice, qui trouve son apaisement dérivé dans la peinture. Un « sens de la forêt » ou peut-être uniquement un regard sur la nature, l’art. »

 

Frédéric Dambreville

Né en France en 1953, Frédéric Dambreville poursuit un travail artistique à travers différentes techniques : pastel, acrylique, aquarelle, gravure. Après des débuts marqués par la peinture abstraite, il explore, au cours des années 80-90, le figuratif sous ses différentes formes (portrait, paysage) et expose régulièrement à Paris et en province. Sa recherche stylistique l’amène ensuite à s’intéresser à l’estampe. Il développe une approche très personnelle de la gravure, et participe, au sein des académies bruxelloises, à divers projets et expositions personnelles ou collectives. Il publie des textes et illustre différentes revues sur l’art et la littérature.

Frédéric Dambreville

800,00 €Prix
  • 2014

    Signé des initiales et daté en bas à gauche

    61,4 x 51,2 cm

    Encadrement chêne clair

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